Sophie Melon – sculpteur - expose au Petit Temple

Le 4 mai prochain, le Petit Temple va inaugurer par un vernissage, une nouvelle exposition. Il s'agit d'une artiste qui n'est jamais venue à Lasalle : Sophie Melon. A partir de cette date et jusqu'au …. mai, les habitants du canton pourront donc venir au 126 rue de la Gravière pour découvrir et admirer ses sculptures.

 

L'artiste vit et travaille à Montreuil dans la région parisienne, mais elle a beaucoup voyagé, en particulier au Japon. Après avoir obtenu un diplôme de l'école des beaux arts de Paris, elle a fait des séjours en résidence artistique à Kyoto entre 1981/ 84. Ces expériences ont profondément influencé toute sa production artistique.. à commencer par le choix de la sculpture, comme technique d'expression.

 

La terre, sa matière de prédilection

 

Au début, il y a la terre, matériau que Sophie Melon affectionne. Puis viendra sa rencontre, déterminante, avec la sculpture japonaise. Elle étudiera à Kyoto et fera par la suite de nombreux séjours dans ce pays qui montre régulièrement son travail. Elle n’est pas en quête de savoir-faire, encore moins de recettes, mais d’un possible écho à ses recherches. La cavité, le creusement de la forme, le vide enfermé, justifie l’enveloppe, tout comme au rugueux de la matière répond la douceur du polissage.

 

Sophie Melon a su perfectionner les techniques de la terre au Japon. Sa matière de prédilection est le béton sika. "La sculpture de Sophie Melon se lit du bout des doigts. Sa perception passe par le toucher autant que le regard. La couleur, tout particulièrement les rouges profonds - un emprunt assumé à la tradition japonaise - ajoute à la sensualité de l’objet. C’est bien d’objet dont il s’agit dans la série des «Talisman», petites pièces originales aux incrustations de pierre dure, de cuivre, ou autres matériaux. Pour autant, elles échappent à toute notion de décoration, mais invite à une appropriation intime, une sculpture à vivre... Par des chemins qui convergent, sillions creusés, matières malaxées, dessin, couleur, construisent l’oeuvre sculpté." ( Marie Françoise Le Saux conservatrice au musée de Vannes La Cohue

 

Les oeuvres qu'elle nous propose ont quelque chose de concrétions directement sorties du sol ou des murs. Posées, sans socle, appuyées en équilibre précaire, les pièces massives et fragiles conjuguent puissance archaïque et préciosité de la matière. Les cévenols ne devraient pas être dépaysés, eux dont les maisons (les maisons anciennes) sortent elles aussi du sol et de la roche.

 

La sculpture de Sophie Melon se lit du bout des doigts. Sa perception passe par le toucher autant que le regard. La couleur, tout particulièrement les rouges profonds - un emprunt assumé à la tradition japonaise - ajoute à la sensualité de l’objet. C’est bien d’objet dont il s’agit dans la série des ˝ Talisman ˝, petites pièces originales aux incrustations de pierre dure, de cuivre, ou autres matériaux. Pour autant, elles échappent à toute notion de décoration, mais invite à une appropriation intime, une sculpture à vivre.

 

Aux murs de l’atelier, des dessins, proches dans le processus de fabrication puisque le motif est enchâssé dans deux couches de fibre de riz visqueuses devenues, en séchant, un épais papier.

 

Une histoire qui commence par des noms...

 

Ariane est son second prénom, mais comme chacun, elle ne s'en sert jamais, pourtant il existe. Elle se sert uniquement de son nom : Sophie Melon. Elle ne l'a pas choisi non plus ; elle l'a pris, elle l'a gardé. Cette histoire, qui commence par des noms, vous semble un peu puérile ; pourtant la réalisation d'une œuvre d'art commence comme ça : un peu de ce qu'on a oublié, un peu de ce qu'on a, un peu de ce qu'on prend au monde - ou reprend.

 

Ainsi fait, aussi Sophie Melon. Bien entendu c'est beaucoup plus compliqué ˝ ...Parce que tout n'est jamais expliqué... Elle dit les mots : Ocre, blanc, rouge, pigment, plomb fondu, la pierre c'est de la peau et parle des signes sur les stèles du Ryôn-ji. Ses sculptures, elles ne semblent pas bâties mais être là depuis toujours. C'est une façon habile de prendre figure dans le monde, une manière de vivre. Mais ce ne sont pas des inventions pour oublier le réel, c'est une invention pour le voir... ˝ (Jean-François Bory, écrivain.)

 

Douze sculptures exposées

 

« Lingam » (pierre dressée – représentation habituelle du dieu hindou Shiva) : le singulier est à dessein pour souligner que les douze sculptures ici exposées sont la déclinaison d’un archétype formel (déjà présent dans la série – dans la gamme ? - des « palindromes ») davantage qu’une multiplication de symboles religieux. Même si le projet est né après une visite aussi brève qu’inopinée que l’artiste fit de la partie souterraine du cloître de l’abbaye de Caunes Minervois. Dès lors, « comment réaliser la [nécessaire] transmutation du fétiche religieux en fétiche artistique ? » (Otto Hahn).

 

On peut imaginer que l’aspect tout en clair-obscur de l’espace, le sol empierré opposé au plafond en dalles de béton ont joué comme des guides. Mais on n’entend pas énumérer la somme des gestes réfléchis que cet objet artistique duodécimal (système de numération de base 12) a supposés. Au moins, seulement ceci : le cuivre des ustensiles usagés et cabossés est rechargé de sens, acquiert statut et valeur de signe. Juché au sommet d’un grossier cylindre –béton strié, couleur-matière- tout encore lié au monde souterrain d’où il vient s’extrayant, voici le soleil chtonien, lumière solidifiée, des mythes anciens.

 

Sous le cloître, « lingam » exalte la primitivité de ces lieux. Sophie Melon, lors de l’installation, suivit-elle quelque rituel ? On ne le sait.

 

 

Elisabeth Gérony

Avril 2013, le Grillon dans le rythme

 

Pour ce mois d'avril, le Grillon a mis du rythme dans sa carapace. Le rythme des saisons, bien sûr, avec le plaisir chaque année renouvelé de s'imprégner des odeurs du printemps et de la nature renaissante. Mais le Grillon a pris le parti de s'ouvrir à tous les rythmes.

 

Les rythmes scolaires d'abord : ils organisent la vie de 12 millions d'élèves et de leurs familles, d'un million de personnels de l'Education nationale, mais aussi des professions liées aux loisirs, des congés payés etc ...........................................................................................................................................

 

Le rythme c'est aussi le rythme d'une vie avec le portrait de M. Marcel Desvignes de Colognac et aussi le rythme particulier si souvent négligé du travail manuel avec la nouvelle série inaugurée par Michelle Sabatier..............................................................................................................................................

 

Et puis nous le rappelons à nos adhérents (ou bien à ceux qui veulent le devenir) : le 27 avril prochain, nous ferons une petite pause méditative pour faire le point sur ce que nous avons réalisé et sur ce que nous allons faire. Ce sera notre Assemblée générale annuelle avec un petit pot convivial. Merci de venir nous aider à réfléchir, à nous améliorer. Celles et ceux qui veulent nous y rejoindre peuvent prendre contact avec nous.

 

Que le mois d'avril vous soit bénéfique !

 

Gérard Feldman.

 

(version complète de l'éditorial sur le numéro d'avril du Grillon)

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Le Grillon dans le rythme, texte intégral
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